2022. Paysages techniques : approches croisées

Ce workshop a pour objectif de réunir des spécialistes de formations diverses autour du thème des paysages techniques. Le paysage est un thème d’étude récurrent chez les architectes, paysagistes, géographes, historiens. Cependant, les relations entre techniques et paysages ne sont au centre des préoccupations des chercheurs que depuis les années 1970, lorsque la plupart des pays européens ont connu un processus de désindustrialisation. Les études sur le patrimoine industriel ont alors conduit à s’intéresser aux paysages résultant de l’activité industrielle.
Le paysage peut-être considéré comme le mélange de la nature (éléments physiques) et le point de vue adopté sur cette nature. Le regard opère tel un cadre qui définit les limites du paysage. Ainsi, au cours du temps, l’évolution des points de vue a modifié l’interprétation de la notion de paysage. En même temps, le paysage exprime une double essence : physique et sociale, à travers l’identification des communautés qui participent à sa transformation. Pour l’étudier, il faut reconstruire ces contextes. Comme l’indique la Convention européenne du paysage de 2000, le paysage est « une partie du territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action et de l’interaction de facteurs naturels et/ou humains ».
Par ses diverses activités techniques, l’homme a sans cesse modifié son environnement. On peut citer le cas des couvents et des monastères, avec leurs systèmes hydrauliques complexes, ou la multiplication des fortifications le long des frontières. Au XIXe siècle, la mise en place de grandes infrastructures territoriales, comme le chemin de fer, qui nécessitait la construction de ponts ou de viaducs a considérablement transformé les paysages. Un processus identique s’est produit avec les grandes structures relatives à la production d’énergie, de plus en plus nécessaires dans un monde où le gaz, l’électricité et même les énergies renouvelables devenaient essentiels au fonctionnement de l’économie et de la vie privée et collective. Ainsi, les grands barrages qui ont imposé des murs entre les montagnes et détourné les rivières, créant de grands lacs artificiels ont non seulement changé les paysages, mais aussi le climat, les écosystèmes et l’installation des populations.
La construction des infrastructures urbaines nécessaires à la modernisation des villes, l'ouverture des rues et l'aménagement des espaces pour la construction de nouveaux équipements urbains et usines ont façonné de même l'image de la ville, la transformant en une "machine vivante".
C’est à ces différents paysages techniques qu’est consacré ce workshop. Il est largement ouvert aux doctorants et aux étudiants de master qui travaillent sur ce thème. Nous proposons plusieurs axes de réflexions liés à des recherches en cours :

- Les implantations des convents sur le territoire et leur impact sur les paysages ;
- Territoire, paysage et fortifications ;
- Jardins historiques, facteurs anthropiques et nature ;
- Gouvernance des territoires, options stratégiques de développement durable, bénéfices des pratiques et usages traditionnels ;
- Paysage, écosystèmes, modes de vie autochtones : une relation fragile mais décisive ;
- L’implantation des réseaux de transports sur le territoire (grandes routes et autoroutes, ports, chemins de fer) et leur son impact ;
- Les grands travaux publics et leur impact ;
- Le développement des moyens de transport et de nouvelles façons de voir le paysage ;
- La perception du paysage à travers la littérature, la gravure, la peinture et la photographie.

 

PROGRAMME

 

Session 1. Paysages de l’industrie
Présidente de séance Ana Cardoso de Matos (Professeure, Université d’Evora)

- Les images comme source d'études des paysages de l’innovation technique : les marbres de Vila Viçosa, Borba et Estremoz (Portugal). Armando Quintas (Phd, Cidehus - Université d'Évora / Centre des Études Cechap).
- Les paysages sidérurgiques lorrains à l’épreuve de la désindustrialisation. Julien Maion (Master Erasmus Mundus TPTI, promotion Omonoia).
- Le paysage manufacturier « Le marche ». Héritages industriels et fractures dans les territoires du district de la chaussure. Silvia Tardella (Phd, Università Politecnica delle Marche).

Session 2. Paysages de l’eau
Président de séance Marco Bertilorenzi (Professeur, Université de Padoue)
 

- Les rivières tchécoslovaques chantent dans les fils électriques : changements dans le paysage historique en relation avec la construction des cascades des hydrocentrales dans les rivières Vltava et Váh. Marcela Efmertová (Professeur, Laboratoire d´histoire (électro)techniques - Faculté d´électricité de l´Université polytechnique de Prague), Martin Domik Hrtus (Doctorant, Laboratoire d'histoire (électro)techniques - Faculté d´électricité de l´Université polytechnique de Prague).
- A riverine landscape of Dhaka: analysis and identification of cultural landscape of the city. Fahima Salam (Master Erasmus Mundus TPTI, promotion Dekapente).
- La forêt bâtie par le caoutchouc. La construction du paysage amazonien. Mauricio Meza (Master Erasmus Mundus TPTI, promotion Omonoia).
- Water Landscape as engine of electricity in Mexico. Necaxa hydropower plant: Mexican industrial heritage site. Jorge Paez Vieyra (Professeur, Faculty of Architecture, Universidad Nacional Autonoma de Mexico).

Table ronde. Paysage, gestion, impact : une trilogie dynamique ?
Modération de la table ronde, Antónia Fialho Conde (Professeure, Université d’Evora)

- Mouid Hani (Chercheur, Institut National du Patrimoine de Tunisie).
- Jaya Pargade-Klitzke ((Master Erasmus Mundus TPTI, promotion Dekapente).
- Joaquín Díez-Canedo Novelo (Master Histoire de l’architecture, University College London).
- Carolyn Aguilar-Dubose (Professeure, Department of Architecture, Urbanism and Civil Engineering - Universidad Iberoamericana).

Conclusion.
Giovanni Luigi Fontana (Professeur, Université de Padoue)

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